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Les opérations de classement font partie des pratiques quotidiennes spontanées de l'enseignement du français. Il s'agit ici d'interroger ces classements proposés aux élèves comme objets de savoir et leurs dérives normatives. La notion de typologies de textes est-elle dépassée ? (J. M. Adam répond à ce propos aux questions de Recherches, C. Garcia-Debanc rappelle les principes initiaux qui donnent sens au tri de textes mais sont souvent détournés par les manuels, N. Denizot analyse les modes de classification des textes à l'école) Quel statut scolaire accorder aux catégories grammaticales ? (G. Dal présente les principaux modèles théoriques et relativise la notion d'erreur en la matière) Quelles représentations ces habitudes de classements induisent-elles chez les élèves (N. Denizot interroge l'image de la littérature renvoyée par le classement des œuvres dans les centres de documentation et d'information ; S. Suffys propose une posture de professeur différente et "dérangeante" : et s'il fallait finalement apprendre aux élèves à "créer le désordre" pour rompre avec le formalisme scolaire ?) Dès lors, c'est le classement comme activité heuristique qui sera au cœur des propositions didactiques et pédagogiques de ce numéro. On y trouvera des propositions qui font écho à ces analyses pour classer les textes au collège (MM Cauterman) et au lycée (C. Mercier) mais aussi pour classer la langue en primaire (P. Heems), au collège (M. Bleuse, S. Suffys) et en lycée professionnel (C. Larat). |
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CLASSER LES TEXTES 9 La notion de typologie de textes en didactique du français : une notion « dépassée » ? J.-M. Adam 11 Classer des textes pour découvrir le romantisme en classe de seconde C. Mercier 25 Classements en genres et autres classifications textuelles N. Denizot 37 Range ta chambre ! M.-M. Cauterman 63 Les tris de textes : vingt ans après C. Garcia-Debanc 75 CLASSER LA LANGUE 91 Les activités de classement dans le domaine grammatical : et si les erreurs de classement n’en étaient pas toujours ? G. Dal 93 Est-ce que le canard est un oiseau ? P. Heems 111 Enseigner la grammaire de la phrase en BEP ou Lautréamont et l’OULIPO au secours de l’expansion du groupe nominal C. Larat 119 Créer ses propres classements en construisant des vraies cases de rangements M. Bleuse 131 PROBLÈMES DU CLASSEMENT 141 Classer, organiser, ranger, trier…, et puis après ? S. Suffys 143 Classer la littérature au CDI N. Denizot 159 Des nouvelles du livre pour la jeunesse É. Vlieghe 185 |
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|  | Il y a les oiseaux (à côté, les mammifères ; encore à côté… : tracer colonnes). Il y a les mésanges (à côté… ; encore à côté… : tracer sous-colonnes dans première colonne. Sans oublier l’émeu). Il y a les mésanges bleues, les mésanges à longue queue… (liste à ouvrir dans première sous-colonne). Et les mésanges bleues selon qu’elles vivent dans le Nord de l’Europe ou le pourtour méditerranéen seront à distinguer. Mais s’il est vrai que la mésange mange perchée sur sa nourriture, tête en bas, qu’est-ce que c’est que ce moineau qui mange maintenant lui aussi la tête en bas, perchée sur cette boule de graisse et de graines dite « boule à mésanges » ? Est-il pour autant devenu mésange ? Vraisemblablement non. Mais il est sûrement resté oiseau. Au début fut le nom. Nomen. Avec le nom, la construction identitaire par la désignation. Nommer. Il y eut la nomenclatura. Il y a eu, il y a les castes. Mais il y a les nomenclatures, celle de l’Organisation Mondiale de la Santé par exemple qui questionne le normal et le pathologique. Il y a aussi les grilles d’évaluation de la dépendance de la personne âgée et/ou handicapée. La mise à plat de critères multi-factoriels aide à penser la personne dans son unicité. À la façon des grilles de correction des copies dont c’est précisément l’élaboration qui est féconde puisqu’elle oblige à interroger le produit. L’acte de parole est acte de classement. Classer pour ranger certes : face au chaos, il est réconfortant de pouvoir désigner les bons et les méchants, les textes narratifs et les textes explicatifs, le sujet et l’objet. Mais surtout classer donne les moyens de penser le monde et de se penser dans le monde. Il y a JE, TU, IL ou ELLE. Simple comptine parmi d’autres ? Peut-être. Mais pouvoir dire JE, c’est par là-même faire exister l’autre, et les autres. Et donc moi. Apprendre, c’est donc découvrir des classements, découvrir surtout que l’on peut classer. La problématique de ce numéro de Recherches invite à penser le classement comme activité heuristique au cœur de tout apprentissage, et en particulier dans le domaine du français. |
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|  | La notion de typologie de textes en didactique du français : une notion « dépassée » ? |
Classer des textes pour découvrir le romantisme en classe de seconde |
Classements en genres et autres classifications textuelles |
Les tris de textes : vingt ans après |
Les activités de classement dans le domaine grammatical : et si les erreurs de classement n’en étaient pas toujours ? |
Est-ce que le canard est un oiseau ? |
 | P. Heems | |
Enseigner la grammaire de la phrase en BEP ou Lautréamont et l’OULIPO au secours de l’expansion du groupe nominal |
Créer ses propres classements en construisant des vraies cases de rangements |
Classer, organiser, ranger, trier…, et puis après ? |
Classer la littérature au CDI |
Des nouvelles du livre pour la jeunesse |
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